La méthode de joute
parisienne est pratiquée sur la Loire, la Seine, leurs affluents et tout
le réseau des canaux qui les rejoignent, les doublent ou les complètent.
Elle se retrouve dans dix départements de France, du Cher et de la Nièvre
au sud, jusqu'au Pas-de-Calais au nord, car, l'exception étant de règle
en matière de joutes, c'est la méthode parisienne qui, en plus de la méthode
locale, est pratiquée à Arras.
C'est la seule méthode qui, tout au moins officiellement, reconnaît la
joute féminine et organise tournois, coupes, trophées et championnats
féminins.
Les compétitions se font par catégories d'âge et de poids, que ce soit
en masculins ou féminines.
Les barques, propulsées soit par quatre rameurs soit à l'aide d'un moteur,
sont dirigées par un barreur appelé "patron" , et se croisent à droite.
L'équipement est constitué d'un plastron et d'une lance. Le plastron,
destiné à amortir le choc et à protéger le jouteur, est en fait un gilet
de grosse toile garnie de crin, que l'on attache sur la poitrine grâce
à deux sangles passant dans le dos du jouteur (nombreux sont les spectateurs
non initiés qui repartent persuadés qu'il s'agit d'un gilet de sauvetage).
La lance, en bois, d'une longueur de 3,40 à 4 m suivant les catégories,
est "emboulée", c'est-à-dire munie d'un tampon en cuir à son extrémité.
Le jouteur, en position de légère fente avant, pied gauche en arrière
calé au "taquet", jambe gauche tendue, genou droit fléchi, tient sa lance
de la main droite, le bras gauche devant être levé haut. Il prend place
sur le "trinquet", petite plate-forme montée à l'arrière du bateau, surélevée
d'environ 50 à 70 cm et débordant de 1 m.
Les jouteurs n'ont pas le droit de s'avancer avant la "touche", mais ils
ne doivent pas s'effacer au moment de celle-ci.
Le jouteur mis à l'eau par son adversaire est déclaré "mouillé", mais
les arbitres déclarent de même "mouillé" tout jouteur qui s'efface à la
touche, prend la lance de son adversaire, brandit la sienne ou la tient
à deux mains, ou encore fait un mouvement de coups.
Un combat se déroule en trois passes, et en cinq passes pour la finale.
La discipline, la tenue des jouteurs, l'organisation des tournois répondent,
comme dans toutes les méthodes de joutes, à des règles très strictes,
reproduites en annexe.
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