Actuellement, personne ne peut affirmer connaître les origines de la différence entre la méthode lyonnaise et la méthode givordine, pas plus que savoir laquelle des deux est la plus ancienne.
D'aucuns, mais sans certitude et sans preuve, prétendent qu'à une époque certains jouteurs, ne pouvant être champions face à leurs concurrents, ont créé une méthode leur permettant de jouter entre eux et de se voir ainsi attribuer un titre qu'il n'auraient pu obtenir autrement.

En fait, seul le bord de croisement des bateaux distingue la joute lyonnaise de la joute givordine, la position du jouteur étant la même.
En méthode lyonnaise les bateaux se croisent à gauche. 
En méthodegivordine les bateaux se croisent à droite. 
Ces deux méthodes sont des joutes de rivière ou de canaux et se pratiquent en région Rhône-Alpes d'où elles sont originaires, sur la Loire et en région parisienne depuis le début du siècle (voir le chapitre historique sur la F.F.J.S.N.).
On note toutefois des exceptions, telle La Boisse-Panchot en Aveyron, où la méthode givordine a été importée par les habitants de Rive-de-Gier venus travailler à la verrerie au début du siècle.
Le jouteur, installé sur une plate-forme à ras de l'eau, fixée à l'arrière et à l'extérieur de la barque, le "tabagnon", se tient dans la position la plus rapprochée du grand écart latéral gauche, jambe droite en arrière, pied droit "calé au taquet", jambe gauche en avant.
Cette position se traduit par deux attitudes selon la position de la jambe gauche, l'une dite "jambe cassée" : la cuisse est en extension, le genou légèrement plié; l'autre dite "jambe tendue" : la jambe est dans le prolongement de la cuisse; cette dernière façon, est beaucoup plus proche du grand écart.
Cette position, caractéristique des joutes lyonnaise et givordine, est spectaculaire mais, nécessitant force et souplesse, exige un long entraînement.
La lance, la plus longue et la plus lourde de toutes les méthodes de joute, est tenue à deux mains. Dans la paume de la main droite, plaquée contre la cuisse droite et retenue par le "bourron" , vient se placer l'extrémité de la lance, tandis que la main gauche, dont quatre doigts sans le pouce sont passés dans la ganse du plastron, est en appui sur le genou gauche et soutient la lance.
Le jouteur porte un plastron au centre duquel l'adversaire doit "planter" le fer de sa lance au moment de l'assaut, "piquer dans le neuf". Malgré son nom le plastron n'est pas porté sur la poitrine mais sur l'avant de l'épaule et le bras gauche.

Le jouteur doit être en position de joute au croisement des bateaux, lance baissée et plastron bien présenté à son adversaire. Pendant tout le déroulement de la poussée de son adversaire, il ne devra avoir que les deux pieds en point d'appui. Si un genou, un mollet, une main ou le bourron viennent à toucher le tabagnon, il sera déclaré "mouillé pour avoir briqué" ou "fait briquet". Expression qui doit son origine à la "marine en bois" où, pour nettoyer les ponts, les matelots se mettaient à genoux et frottaient le pont avec une brique, d'où "briquer le pont".

Les jeux se déroulent, par catégories d'âge et de poids, en trois passes pour les qualifications, comme pour la finale. Le jouteur commettant une faute ou mis a l'eau par son adversaire est déclaré "mouillé".
Dans chacune des deux
méthodes, givordine et lyonnaise, il y a deux sortes de tournois.
La joute en force, qui, comme son nom l'indique, consiste à être le plus
fort et à faire tomber son adversaire tout en respectant la réglementation.
La joute dite en "belle passe", c'est-à-dire avec style et tradition,
est une présentation de joute, mais le jugement, donc le nombre de points,
tient compte de la présentation et de la tenue vestimentaire du jouteur,
de la qualité technique de la passe, de la position du corps, de l'abaissement
et de la tenue de la lance, de la précision de la touche.
Ce type de joute respecte aussi la réglementation générale des joutes